Hexagone will train the future cyberdefense experts

Le Figaro Étudiant
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École d’Ingénieurs IA, Hexagone proposera à la rentrée un nouveau cursus dédié à la cyberdéfense. Ce programme en alternance de deux ans fera intervenir des pointures du domaine et des sociétés éditant des solutions made in France.

Depuis le début de la crise sanitaire, le risque cyber n’a été jamais été aussi pressant. Les cybercriminels profitent de la désorganisation des entreprises pour multiplier les attaques. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) rapporte ainsi une augmentation de 255 % des signalements d’attaques par ransomware en 2020.

Malheureusement, face à cette menace, les entreprises sont confrontées à une pénurie de compétences. L’an dernier, 3,5 millions de postes étaient à pourvoir en cybersécurité dans le monde et 61 % des dirigeants français prévoyaient une augmentation de leurs effectifs en cybersécurité selon une étude de PwC.

Pour répondre à cette forte demande, l’École d’Ingénieurs en informatique Hexagone ouvrira, à la rentrée 2022, un cursus Cyberdéfense. Ouvert aux candidats de niveau Bac +3, le programme, reposant sur l’alternance, comptera 1 100 heures de cours réparties sur deux ans.

“L’objectif est de former des professionnels cyber en développant leur capacité à analyser les risques cyber et à apporter les solutions appropriées”, avance Nicolas Malbec, capitaine de frégate affecté au Commandement de la Cyberdéfense et directeur de ce cursus Cyberdéfense.

Les futurs experts cyber et autres RSSI devront être en mesure de nouer un dialogue constructif avec les responsables métiers et les équipes dirigeantes. “Cela suppose de pouvoir expliquer avec des mots simples des problèmes qui peuvent rapidement devenir très techniques”, poursuit Nicolas Malbec.

Les diplômés devront savoir conduire un audit technique et organisationnel puis piloter la politique cyber de l’organisation qu’ils rejoindront. “Un des volets de cette stratégie consistera à sensibiliser les collaborateurs aux risques cyber. Pour cela, ils devront développer un véritable savoir être à au-delà de leur expertise technique.”

Se préparer à travailler sous pression

L’École Hexagone préparera aussi ses étudiants à travailler sous pression. “Dans une “war room”, nous simulerons une situation de crise pour évaluer leur capacité à réagir sous le stress, en environnement hostile, et en manque de sommeil.” Pour les tests de pénétration, l’école fera appel à des hackers qui apprendront aux étudiants à être récompensés, pour les meilleurs, en participant à des programmes de bug bounty.

Rigoureusement sélectionnés, les formateurs qui interviendront dans ce cursus sont tous des références dans leurs domaines. Plusieurs sont passés par l’ANSSI ou par les Armées.

L’École Hexagone fera aussi appel à un expert juridique. “La dimension éthique est particulièrement importante dans ce métier, estime Nicolas Malbec. Dans quel cadre peut-on pénétrer dans un système d’information sans basculer du côté obscur de la force ?”.

Le cursus abordera aussi la dimension géostratégique et géopolitique de la cyberdéfense et comprendra des cours d’anglais, langue usuelle dans le monde cyber. L’Intelligence Artificielle étant de plus en plus présente dans les solutions de cybersécurité pour détecter les événements suspects, des synergies s’établiront avec le Master en IA d’Hexagone.

Partenariats académiques avec des fleurons nationaux

La cybersécurité répond, par ailleurs, à des enjeux de souveraineté comme l’a récemment souligné le Président de la République lors de la présentation de la stratégie nationale dans ce domaine. Fort de sa politique intensive de partenariats académiques, l’École Hexagone a d’ores et déjà noué des liens avec des spécialistes français.

Parmi ces fleurons nationaux, on trouve HarfangLab qui développe un logiciel EDR (Endpoint Detection and Response) pour protéger les points sensibles et les terminaux d’un Système d’Information. Filiale à 100% d’Airbus Cybersecurity, Stormshield est, lui, présent depuis plus de 20 ans sur le marché de la protection des réseaux, des postes de travail et des données. Dans un cas comme dans l’autre, leurs principaux concurrents sont non européens.

Dans le cadre du partenariat académique avec l’École Hexagone, nous fournirons gratuitement notre logiciel et nos ingénieurs pourront intervenir dans des cours et des TP.
Il s’agira notamment d’entraîner les étudiants à la gestion de crise à travers des cas pratiques.

Hexagone ayant, par ailleurs, une vocation internationale, ce partenariat peut être un vecteur de développement à l’étranger

— Grégoire Germain, PDG de HarfangLab

L’École Hexagone a, en effet, pour objectif d’exporter son cursus Cyberdéfense en Arabie Saoudite en 2023, puis au Maghreb, au Congo et en Tchéquie.

Déjà partenaire d’une centaine d’écoles et d’universités en Europe, Stormshield Academy accompagnera les formateurs de l’École Hexagone et mettra à leur disposition des solutions professionnelles pour leurs cours. Ses équipes interviendront également dans les TP.

Avec ce partenariat académique, les étudiants restent au fait des problématiques du moment Ils construisent leur employabilité en se formant sur des produits utilisés en entreprise.

— Pierre-Yves Hentzen, Président de Stormshield

Cet enseignement est sanctionné par une certification professionnelle, la CSNA pour Certified Stormshield Network Administrator. “Les enseignants comme les étudiants peuvent passer cette certification et l’école devenir centre d’examen”, poursuit-il.

Pour Stormshield, l’objectif est double. “En formant les futurs experts à nos produits, ils deviendront nos ambassadeurs une fois en entreprise, complète Pierre-Yves Hentzen. Il s’agit, par ailleurs, de répondre à la pénurie de compétences. Environ 6 000 postes ne sont pas pourvus en France. Nous avons recruté 150 personnes en R&D sur les 18 derniers mois.”

Un cursus ouvert aux professionnels en reconversion

Sur le plan pratique, le cursus Cyberdéfense de l’École Hexagone comprendra un maximum de 18 étudiants par classe. Les tests de sélection porteront sur la logique, “le bon sens est essentiel dans ce métier”, rappelle Nicolas Malbec, et les mathématiques, une barrière d’entrée essentielle pour aborder la cryptographie.

Le cursus est ouvert aux étudiants de troisième année de l’École Hexagone mais aussi à des candidatures externes. “Les titulaires d’un Master informatique, les professionnels en reconversion voire les autodidactes qui ont la volonté de professionnaliser leur expertise peuvent postule”, conclut Nicolas Malbec.